Une fois n’est pas coutume, la Serbie recycle les vieux meubles et fait à nouveau appel à Zeljko Joksimovic, déjà responsable en 2004 d’une médaille d’argent avec le lancinant « Lane moje », à l’époque encensé jusqu’à l’excès par les eurofans. Suite à son deuxième essai en 2008, en qualité de compositeur de « Oro », Zeljko remet le couvert comme chanteur en 2012 avec un titre à peine différent « Nije ljubav stvar », qui finit troisième, mais qui cette fois, séduit un peu moins massivement les fans, qui se rendent comptent que le pépère nous sert immanquablement la même soupe.
« Zeljko Joksimovic chante toujours la même chanson » constate Alain Fontan, conforté par Joël Grabenstaetter qui trouve « dommage » que le serbe « chante une pale copie de sa chanson de 2004 », par Grégory Haulier qui confie que « Nije ljubav stvar » est « la seule chanson qu’il déteste pour l’année 2012 », et par Ethan Marchand qui « n’en peut plus de ce type et de son unique chanson ». Tu n’es pas le seul, rassures-toi…
Sorti de ce quarteron de dissidents qui ne tarderont pas à être fusillés à grands coups de « Lane moje » diffusé à plein tube en 78-tours, Farouk Valette est plus mesuré lorsqu’il ne remarque « rien d’original [à la chanson,] toujours aussi magnifique et efficace » si ce n’est que « Zeljko a pris un petit coup de vieux » (il prend des coups de qui il veut…), sentiment partagé par Nikola Bogdan Benoît qui conseille à Zeljko « parfait, juste grandiose, magnifique, fantastique, fabuleux » (rien que ça…) de « faire un truc, une lifting ou quelques crèmes raffermissantes, ou avouer direct son âge ». Zeljko étant né en avril 1972, je te laisse faire le calcul…
Ne vous y trompez pas, la bluette serbe plait encore suffisamment pour que Bernard Démoulin voit en elle « la meilleure » chanson du cru, tandis que Eric Gérôme goûte cette chanson « très slave » qui est dans « sa première partie magnifique » et que Jean-François Rivas la trouve « moins bien que « Lane moje » », sentiment partagé par Guy Carrillo qui la voit « un poil en-deça » de la purge de 2004. L’effet de « déjà entendu », dans doute…
Si Fabrice Fleury « n’accroche pas du tout » à une chanson qui n’est « représentative d’aucun courant musical actuel », Valérie Menu adore pour sa part « la magie d’une simple mise en scène », Jeff Favreau encense une « chanson à fleur de peau, pleine d’émotion avec une mélodie qui vous fout les poils au garde-à-vous » et Kevin van Houter déplore les votes communautaires qui ont porté aussi haut une chanson « déjà entendue mille fois ».
Mais qu’importe ce genre de considérations, puisque l’amour n’est pas une chose…