(les membres du club peuvent se connecter pour télécharger la version itégrale)
You-ou-ou-ou-ou… Ça y est ! Au moment où je rédige mon édito, j’ai encore le refrain de la chanson d’Amir dans la tête. Si c’est pareil pour les jurés et des téléspectateurs les 13 et 14 mai prochains, alors ça nous promet une jolie surprise.
Car oui, cette année, les regards des amateurs du concours se tournent vers la France. En effet, la chanson d’Amir semble plaire aux quatre coins du continent Européen. Et ça laisse les Français incrédules. Certes nos compatriotes apprécient la chanson d’Amir. On a d’ailleurs entendu peu de critiques, ce qui est exceptionnel pour un pays où on adore jouer les détracteurs de la chanson qui va nous représenter au concours. Mais, échaudés par les tristes précédents de 2009 et surtout de 2011, où la France devait casser la baraque, nos compatriotes sont devenus prudents et ne veulent pas croire à une possible victoire.
Car la grande favorite de l’édition 2016 c’est la Russie, qui a dégainé l’artillerie lourde avec Serguey Lazarev et un titre très dance et diablement efficace dont le vidéoclip est une véritable tuerie. C’est elle que les bookmakers voient gagner l’Eurovision pour le moment.
Pourtant, si ce titre paraît calibré au millimètre pour le concours, il fleure bon plus les années 2000 que les années 2010. C’est la seule faiblesse de la chanson russe et qui appelle une question : Comment les jurys professionnels, qui ont saqué la chanson italienne en 2015 pour son côté rétro, vont-ils réagir à la prestation russe de 2016 ?
Il y a donc une fenêtre d’ouverture qui appelle une seconde question. Qui derrière la Russie ? Visiblement la France, mais soyons honnêtes une petite dizaine de pays sont au coude à coude et peuvent prétendre au titre d’outsider de Serguey Lazarev. Cet Eurovision 2016 est donc d’une certaine manière plutôt ouvert et les mises en scènes vont être déterminantes pour départager toutes ces nations. C’est si incertain qu’on peut très bien voir débouler pendant les répétitions des concurrents que personne n’aura vu venir. Comme en 2014 où la possible victoire de l’Autriche ou des Pays-Bas n’avait été pressentie qu’à peine quelques jours avant la grande finale.
Mais ne prenons pas la grosse tête. Ce que la France vient avant tout chercher à Stockholm c’est un bon résultat et un Top 10 serait considéré comme une très belle performance. On veut que la prestation française soit remarquée et appréciée. Notre chef de délégation Edoardo Grassi travaille son sujet avec Amir. La stratégie de promotion qui a été menée est intelligente. On note que des médias français semblent se préoccuper du concours plus que les années précédentes et surtout plus tôt. Edoardo et Amir ont aussi fait du lobbying en participant aux meetings qui précèdent le concours (Amsterdam, Tel Aviv, Londres) et qui drainent tous les médias Eurovision du continent. Mais ils en ont aussi profité pour aller vers des médias plus généralistes. Edoardo met ainsi en pratique le programme dont il nous avait parlé dans le Cocoricovision 71. Il reste à travailler la prestation. Pour notre camarade Ethan, Amir devra capter la caméra et regarder le téléspectateur. On nous promet une mise en scène et un visuel exceptionnel. On a donc hâte de le découvrir. Ce qui est certain c’est que les premières répétitions françaises seront examinées avec attention dans le centre de presse.
La fête de cet Eurovision très prometteur est néanmoins gâchée par la disqualification surprise, à quinze jours du début des répétitions, de la Roumanie pour cause d’impayés de la TVR. Si on ne juge pas le fond, la forme nous interpelle car Ovidiu Anton, qui s’est révélé très attachant, ne méritait pas ça. Et puis on n’était pas à un mois près. L’UER qui n’est quand même pas sur la paille semble ne pas avoir beaucoup de respect pour les artistes et elle nous déçoit à nouveau. Mais bon nous sommes habitués.
Nous sommes donc un peu tristes avant de débuter cet Eurovision où la France est plutôt à l’honneur. En effet l’Autriche nous a fait la surprise d’envoyer au concours une chanson chantée intégralement en français. La jolie Zoë nous offre ainsi une charmante petite douceur sucrée et délicieuse, avec un refrain qui reste dans la tête, comme la chanson d’Amir. Il y a aussi un parfum de France parmi les Minus One, où le chanteur est le franco-chypriote François Micheletto, qui a fait forte impression lors de son passage à « The Voice, la plus belle voix » il y a quelques semaines.
France, Autriche et Chypre forment donc notre trio de cœur pour l’Eurovision 2016. On souhaite qu’Amir, Zoë, et les Minus One, ainsi que tous les autres concurrents, vivent une belle aventure. Car venir à l’Eurovision c’est comme entrer dans une grande famille. Une famille un peu agaçante mais très attachante et surtout fidèle dont on raffole au point que parfois on y revient. C’est le cas de six des concurrents de cette année qui ont déjà participé à une précédente édition. Bon concours à tous !
Farouk Vallette
Archives | Retrouvez les archives du magazine sur la page archives.