Cette année, la Macédoine avait décidé de frapper fort avec une grosse légume en la personne de Kaliopi, anciennement Kaliopi Grill et eurovisiva putative puisqu’elle aurait pu fouler la scène eurovisuelle dès 1996 si elle ne s’était fait griller lors de la sélection audio… En 2012, Kaliopi a su mener « Crno i belo », une grosse balade un poil datée jusqu’en finale, et comme le souligne Alexandre Lemarquis, « ça valait vraiment le coup d’attendre seize ans » puisque la dame a offert « l’une des meilleures prestations de la soirée », récompensée au final par une treizième place pas volée.
Ce sur quoi tous les eurofans s’accordent, en ouvrant tout grand le robinet à cirage. Florilège des commentaires unanimement laudatifs : pour Philippe Guinet, Kaliopi « est la plus grande » et pour Guy Carrillo, « une diva, avec une présence forte, pleine d’énergie et de charme ». En un mot, « une grande dame de la chanson » à en croire Alain Dhallewin.
La voix de la macédonienne met également tout le monde d’accord, de Franck Thomas qui souligne « une voix claire, juste, mélodieuse » jusqu’à Emmanuel Jaccard qui frissonne à l’écoute de la voix « cassée mais magnifique », en passant par François Sénéchal saluant « le timbre de voix délicieusement éraillé au début de la chanson [qui] monte en puissance pour évoquer toute la poésie du texte ». Encore faut-il maîtriser le macédonien, ce qui n’est pas de la tarte…
Quant à la chanson, « au rendu scénique extraordinaire » ayant séduit Christophe Styns, elle ravit tout autant, parfois par surprise à l’instar de Pascal Grillet qui avoue que « c’est bien la première fois [qu’il] adhère autant à la chanson de la Macédoine » ou de Juan Lopez-Martinez qui a été « bluffé » car « jamais [il n’aurait] pensé qu’elle s’en sortirait aussi bien » dans l’exécution d’un « morceau très difficile à interpréter » ; ce que confirme Patrice Di Giacomo en saluant « une très belle et professionnelle performance » sans chichis superflus puisqu’« aucun artifice n’était nécessaire pour faire apprécier ce pur moment de bonheur eurovisuel » comme le souligne Patrick Strouk.
Bref, « la bonne surprise du Concours 2012 » (le mot est de Patrice Péril) emballe tous les eurofans et dans une moindre mesure les téléspectateurs et les jurys européens. Et « si certains se plaignent de leur classement, rappelle Ethan Marchand, Kaliopi peut hurler à l’injustice » face à sa treizième place.
Et ça, elle sait faire, fût-ce en noir et blanc…